mercredi 30 avril 2008

Revue de lecture - 2006 - octobre

octobre : En l'honneur du mois des bibliothèques au Canada et au Québec : retour sur l'histoire des institutions qui nous ont formés : A history of education for library and information studies in Canada, Ex Libris Association

Dans la rubrique de ce mois, nous laisserons la parole aux bâtisseurs de ces institutions qui nous ont formés et à leurs directeurs, professeurs, bibliothécaires. Le Canada compte actuellement 7 écoles et facultés d'enseignement en bibliothéconomie et en sciences de l'information. Et la famille des écoles de bibliothéconomie et des sciences de l'information va s'agrandir! À l'Université d'Ottawa, bientôt une nouvelle école va voir le jour.

A History of Education for Library and Information studies in Canada. Ex Libris Association [Toronto : Ex Libris Association, 2004] 39 p. : portr. Collection ELAN, Ex Libris Association newsletter; special issue.

À tout seigneur, tout honneur. Ce numéro spécial de l'été 2004 consacré à l'histoire des écoles de bibliothéconomie et des sciences de l'information au Canada commence par un hommage à la Graduate school of Library and Information Studies de l'Université McGill, qui fêtait cette année là son centenaire. Le bibliothécaire en chef de l'Université de l'époque, Charles H. Gould qui fut le premier Canadien à assumer les fonctions de président de l'American Library Association en a été le fondateur. Les débuts furent modestes, McGill recevait de la belle province un montant de $3000 pour payer les charges de cours du corps enseignant. Pendant plus de 23 ans, l'École ne dispensait que des cours d'été. Grâce à la générosité des donateurs comme Sir George Drummond et Henry Birks l'École put néanmoins mener ses activités avant que le rapport Willianson de la Carnegie Corporation ne défraie les fonds pour mettre sur pied le premier programme de baccalauréat en bibliothéconomie en 1930, et ce en pleine dépression!

La Faculty of Information Studies de l'Université de Toronto a inauguré son programme de formation en bibliothéconomie en 1911, avec le soutien de George Locke, bibliothécaire en chef de la Toronto Public Library. Trente et un étudiants ont assisté à ce programme de quatre semaines avant que l'université de Toronto ne mette sur pied une école de bibliothéconomie en 1927. Winifred Barnstead en fut la première directrice. Au cours des années soixante dix et quatre vingt, la Faculty of Library Science (FLS) devient la FLIS ( Faculty of Library and information science).

Marcel Lajeunesse nous rappelle que l'École des bibliothécaires a offert une formation pour les aspirants bibliothécaires pendant plus de 30 ans avant de devenir l'École de bibliothéconomie en 1961. Avant cette date, l'École n'était pas encore un département de l'Université de Montréal, mais une école affiliée qui a subsisté longtemps avec peu de moyens. Le corps enseignant n'était pas à plein temps et il n'y avait pas de bibliothèque rattachée à l'École pour soutenir le programme d'où pas de possibilité d'obtenir l'agrément de l'ALA . La première équipe de professeurs à temps plein , formée de Paule Rolland-Thomas, de Liana van der Bellen qui cumulait aussi la fonction de chef de la bibliothèque de bibliothéconomie, de Réal Bosa et du père Edmond Desrochers, sous la direction de Laurent-G Denis, mit sur pied le programme de baccalauréat en bibliothéconomie qui plus de dix ans plus tard devint le programme de maîtrise en bibliothéconomie au début des années 70. En 1984, L'École de bibliothéconomie changea de nom pour porter celui d'École de bibliothéconomie et des scineces de l'information ou ÉBSI. Depuis elle ne cessa de s'agrandir en ajoutant au proammade de maîtrise en bibliothéconomie d'abord le certificat d'archivistique (1983), puis le programme de doctorat en bibliothéconomie et en sciences de l'information(1997) et enfin le certificat de gestion en information numérique (2001).

La School of Libary, Archival and Information Studies de l'University of British Columbia fut créée avec l'arrivée du recteur Norman MacKenzie à la fin des années 40 . Les pression étaient fortes pour que la province se dote d'une école car les écoles en Ontario et au Québec (McGill) ne suffisaient plus à combler les demandes de bibliothécaires en Colombie britannique. L'école obtint en 1962 l'accréditation de l'ALA

Suit la Faculty of Information and Media Studies de l'Université de Western Ontario. Une pénurie de bibliothécaires en Ontario a favorisé la création de cette école au milieu des années 60 sous la direction de James D. Osborn, bibliothécaire et érudit. À ses débuts, l'École était installée dans un bâtiment provisaire fait de matériaux préfabriqués sis dans le stationnement non pavé derrrière le satde de football de l'université. En 1996, la SLIS devient la FIMS ( Faculty of Information and Media Studies).

La School of Libary and Information Studies de l''Université d'Alberta ouvrit ses portes en 1967 avec l' énergique Sarah Rebecca Reed à sa tête.

La petite dernière est la School of Libary and Information Studies. La Dalhousie University mandata le bibliothécaire en chef de l'Université, Louis G. Vagianos comme directeur -fondateur pour créer cette école qui depuis 1857 formera les bibliothécaires des provinces maritimes.

Mais la famille des écoles et des facultés en bibliothéconomie et sciences de l'information continue de s'agrandir, ce qui est un bon signe pour la profession puisqu'on annonce la gestation pour cette année la naissance d'une nouvelle école des sciences de l'information à l'Université d'Ottawa. Un directeur - fondateur sera bientôt nommé pour la prendre en charge.

Dans le dernier bulletin de l'Association québécoise pour l'étude de l'imprimé (AQUÉI) n. 33, printemps 2006 dans la rubrique Résumés des communications de la journée d'échanges scientifiques du 7 octobre 2005, intitulé: « Pour une histoire des bibliothécaires au Québec »: la conférence prononcée par le professeur, bibliothécaire et historien Marcel Lajeunesse porte sur les débuts de la profession de bibliothécaire au Québec, le parcours de nos prédécesseurs, l'histoire et l'évolution de la fonction depuis ses débuts au 18 è siècle avec le jésuite Pierre Laure du Collège des jésuites jusqu'aux années 1960 qui a vu cette profession s'affranchir de la tutelle du pouvoir religieux pour assumer son nouveau rôle social.

«Convergence and professional identity in the academic library » Journal of librarianship and information science : Kerry M. Wilson and Eddie Halpin : 38 , 2, june 2006, pp 79-91.

L'identité professionnelle des bibliothécaires dans les universités sont au coeur des débats des dernières années. Pris en sandwich entre les para-professionnels et les gestionnaires , le bibliothécaire a de la peine à définir son statut de professionnel. En cette ère de d'interdisciplinarité, les pratiques d'exercice de la profession évoluent. Technologie versus culture, quel savoir faire privilègier et comment définir l'identité du bibliothécaire entre le gestionnaire qui doit rentabiliser et le super technicien ?

Dans cet article, les deux auteurs, Kerry Wilson, chercheure agrégée du département des sciences de l'information à l'université de Sheffiefd et Edward Halpin, maître de conférence te directeur du Parxis Centre et directeur intérimaire du School of Applied Global Ethics examinent la fonction de bibliothécaire. Comment celui-ci doit-il assumer son rôle de gestionnaire en information et définir son identité professionnelle dans la structure organisationnelle? Y-a-il une évaluation des compétences professionnelles de cette fonction dans toutes les organisations? Et comment évaluer la compétence professionnelle quand les critères sont flous et soumis à des impératifs non définis? Enfin , selon les auteurs, l'analyse des descriptions des postes de professionnel, de para-professionnel et de gestionnaire de bibliothèque montre une certaine ambivalence dans la définition des tâches où la compétence professionnelle arrive souvent après les considérations d'ordre politique ou économique.Version électronique disponible.

What else you can do with a library degree : career options for the 90s and beyond / edited by Betty-Carol Sellen. New York : Neal-Schuman Publishers, c1997. xiii, 335 p. ISBN 1555702643

N'est-ce plutôt réjouissant de constater que la liste des secondes carrières possibles pour les diplômés en bibliothéconomie établie par Betty-Carol Sellen de l'ALA est fort diverse et fort longue? Avec cette 2è édition de la version parue en 1990, l'interdisciplinarité aidant, force est de constater que la formation en sciences de l'information ouvre la porte à des domaines aussi variés qu'inattendus: *éditeurs, écrivains, libraires, rédacteurs, lecteurs, correcteurs, adminstrateurs de systèmes, producteurs de matériaux didactiques". Les bibliothécaires ont fait depuis longtemps leurs preuves dans le domaine du livre et de la publication savante ou populaire, écrite et depuis peu électronique. Mais ils peuvent être aussi antiquaires (pour les spécialistes de livres rares), négociants d'art, consultants et évaluateurs de collections, agents d'information, etc...Et, convergence exige, on les voit maintenant dans tous les milieux où ils investissent les secteurs de la vente, de la publicité, du marketing et bien sûr, des relations publiques. Ils sont aussi présents dans le domaine de la gestion des stocks et des entrepôts, entrepreneurs autonomes, responsables de centres et d'organismes de recherche, conseillers politiques, etc... Il est certain que la profession a acquis une certaine notoriété et c'est maintenant plus "glamour" d'être bibliothécaire depuis que la première dame des É-U .., entre autres, est bibliothécaire (même si elle a peu marqué la profession ). Mais par les temps qui courent, quand politique et profession sont étroitement disons, mêlés, cela peut aider pour l'image. La tradition se perd -elle ? Rassurez vous, pas encore tout à fait, dans les rayons de certaines bibliothèques universitaires, on voit quelques-unes de ces créatures à chignon et à lunettes qui rôdent, occupées à faire de l'élagage des vieux documents périmés pour laisser la place aux nouveaux.

Note: Le masculin est utilisé uniquement pour alléger le style. Il est bien établi que la profession est toujours à prédominance féminine.

Profession, lexicographe / Marie-Éva de Villers. [Montréal] : Presses de l'Université de Montréal, c2006, 70 p. : ill. ; ISBN 2760620042.

Et lexicographe, pourquoi pas? Un autre métier pour les diplômés en sciences de l'information ! Marie-Éva de Villers, bien connue au Québec, est chercheure agrégée à l'École des Hautes - Études commerciales (HEC) à Montréal où elle est responsable de la politique de la qualité de la communication. Auteure du Multidictionnaire de la langue française , du Dico pratique , de La Grammaire en tableaux publiée du Multi des jeunes, dans ce petit fascicule composé de 4 chapitres, Marie-Éva de Villers dresse dans le premier chapitre le portrait du lexicographe qui à maints égards rappelle celui du bibliothécaire: " les lexicographes se documentent, voient, écoutent,observent, recensent" et aborde dans le suivant les types de dictionnaire généralement conçu : dictionnaire de langue ou dictionnaire encyclopédique? Très utile pour tous ceux qui doivent rédiger dans le chapitre 3 intitulé «la boîte à outils du lexicographe», on trouve les ouvrages que l'auteure cite comme des fondamentaux dans la lexicographie française et les guides de rédactions les plus adaptés au contexte québécois . Enfin dans le chapitre 4, Marie-Eva de Villers mentionne les défis de la variation temporelle, spatiale et sociale dans les emplois linguistiques car «déterminer les marques d'usage des mots exige un bon jugement et des vastes connaissances»

Mots-clés: Lexicographes; Lexicographie -- Aspect social

100 mots à sauver / Bernard Pivot. Paris : Albin Michel, c2004. 128 p. ; ISBN 222614384X. Autre titre Cent mots à sauver. PC 2445 P58 2004 ex.2

Hommage aux vieux mots ! On sauve bien les insectes, les arbres et les plantes, pourquoi pas les mots? C'est ce que pense Bernard Pivot, le fondateur de la revue Lire, animateur de la célèbre émission Apostrophes qui dura 15 ans et de l'émission Bouillon de culture de 1990 à 2001. Les mots meurent, oubliés par les grands dictionnaires qui donnent la place aux nouveaux. Il est vrai qu'une langue doit s'enrichir et évoluer pour être vivante, mais faut-il pour cela mettre à la retraite, remercier, expulser et vouer à l'oubli ceux qui sont encore porteurs de sens et qui ont enjolivé notre parler et nos lectures? Ne serait-ce que « pour services rendus », ces mots «ne méritent pas notre indifférence». Car, pour ce grand amoureux des livres et des mots, ceux-ci "sont plus proches de nous que n'importe quel coléoptère. Ils sont dans notre tête, sous nos yeux, sur notre langue, dans nos livres, dans notre mémoire". Hommage à 100 mots qui peuvent être encore très utiles.

French salons : high society and political sociability from the Old Regime to the Revolution of 1848 / Steven Kale. Baltimore : The Johns Hopkins University Press, c2004. x, 308 p. ; ISBN 0801877296. DC 33.5 K35 2004

Les salons littéraires en France aux 18 è et 19è siècles ont été non seulement les lieux de rencontre du grand monde mais sont aussi des petites républiques de lettres. Au départ, cet ouvrage est né d'un travail sur l'histoire de ces femmes, soeurs et mères d'aristocrates qui ont essayé de restaurer la monarchie française après 1789. L'auteur s'est aperçu à sa grande surprise que c'est dans les salons littéraires du 19è siècle que ce mouvement de restauration a commencé, alors qu'au 18e siècle ce furent dans les salons tenus également par des aristocrates et des bourgeoises que prirent naissance les idées révolutionnaires qui ont conduit à la chute de la monarchie française. Mais la Restauration a vu le retour des valeurs traditionnelles car le féminisme aristocratique, de par sa nature même, a des limites. On assiste à la fin des salon littéraires vers le milieu du 18è siècle . Étude fascinante sur la société française et du rôle des femmes de la noblesse dans les lettres et de leur influence dans la vie politique.


Ces comptes-rendus de lecture sont rédigés par My Loan Duong , MLS.
octobre 2006, Bibliothèque de bibliothéconomie et des sciences de l'information

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