mercredi 30 avril 2008

Revue de lecture - 2007 - juin

«Le Gouvernement du Québec et sa Politique de la lecture et du livre de 1998:les objectifs et les réalisations» par Marcel Lajeunesse et Éric Leroux, EBSI, Université de Montréal. Documentation et bibliothèques, janvier-mars 2007, pp. 27-42.

« Le livre doit survivre et répondre au double défi que s'est donné le Québec, celui de l'intégration économique et celui du succès identitaire». Pour contrer l'illettrisem, en avril 1998, lors du Sommet sur la lecture et le livre, Lucien Bouchard premier ministre du gouvernement du Québec de l'époque lançait en ces termes les bases d'une Politique de la lecture et du livre au Québec qui préconisait la mise en chantier de projets destinés à définir le rôle et la place du livre et de la lecture dans la société québécoise. Cette politique découle des travaux des ministères de la Culture et des Communication, de la Famille et de l'Enfance, et de la Santé et des Services sociaux, appuyé par le Secrétariat à la politique linguistique et l'Office des personnes handicapées du Québec sous forme d'une vaste consultation entre les ministères et organismes gouvernementaux. Cette consultation a permis de dégager un état des lieux désolant des habitudes de lecture des Québécois et de leurs habilités et leurs compétences en lecture ainsi que de la situation des bibliothèques scolaires. Suite à ces constatations, le gouvernement de l'époque a reconnu la nécessité de définir une politique visant à remettre la culture, l'information et la lecture à l'avant scène de l'avenir du Québec.

Il est indéniable que l’avènement de la société de l’information a non seulement modifié sensiblement le champ des habilités nécessaires à la maîtrise de la lecture et de l’écriture. Si des mesures ne sont pas prises à temps, des pans entiers de la population québécoise riaquent de rester en marge du virage technologique. Le document dressait un état des lieux désolant des habitudes de lecture des Québécois, de leurs habilités et leurs compétences en lecture et de la situation des bibliothèques scolaires, du retard des bibliothèques publiques québécoises par rapport aux provinces de l'Ouest et à la majorité des états américains, tant au niveau des investissements que des infrastructures, du taux d'analphabétisme élévé au Québec, tout cela dans un contexte où planent les menaces de la globalisation et de la concurrence sur la spécificité culturelle du Québec déjà marqué par une diminution de naissances. S'ajoutent aussi le besoin urgent de développer les activités d’alphabétisation de tout un segment de la population de la métropole montréalaise qui en tant que moteur économique de la province reçoit 87% de l’immigration non francophone au Québec et le défi d’assurer son intégration harmonieuse à la société d’accueil.

Presque dix ans après ce constat sur l'état des lieux du livre et de la lecture et la mise en place de la Politique du livre et de la lecture, qu'en est-il des actions réalisées et où en sommes-nous ? Éric Leroux et Marcel Lajeunesse, historiens, bibliothécaires et professeurs à l'EBSI évaluent les avancées et les reculs dans l'application de cette politique et nous présentent un premier bilan des résultats par rapport aux objectifs visés.

Un tableau en demi teintes

Des avancées: Du côté des réalisations durables des dix dernières années, les auteurs retiennent la création de la Grande Bibliothèque qui s'inscrit indubitablement dans la liste des projets réussis. Investie d'une double mission; celle de la conservation de la collection nationale et le diffusion de prêt au grand public, la GB, fusionnée depuis 2005 aux Archives nationales du Québec, se positionne comme le «vaisseau amiral de l'information au Québec».

Plus il y a d'informations, plus les gens ont besoin de répères. L'Observatoire de la Culture et des Communications du Québec, instrument de veille qui sert à évaluer et encourager les projets des chercheurs, des artistes et des auteurs de milieux culturels est une initiative heureuse. Les décideurs ont désormais «régulièrement un portrait statistique fiable, complet et évolutif des secteurs de la culture et des communications». La mise en place des mesures visant à aider financièrement l'édition et l'industrie du livre comme le crédit d'impôt aux éditeurs québécois en mars 2000 est un autre volet important de la Politique de la lecture et du livre. On doit souligner aussi l'octroi d'un fonds substantiel pour l'enrichissement des collections des bibliothèques publiques et scolaires et les réalisations du Programme d'éveil à la lecture et à l'écriture dans les milieux populaires dont on retient Toup'tilitou et Une naissance, un livre .

Et des retards: La décision du gouvernement Charest de ne pas reporter la Politique de le lecture et du livre lors de son entrée en fonction en 2003 a donné un coup de frein au plan d'action de la Politique de la lecture et du livre. L'amputation de 2 millions du budget de la SODEC en 2003-2004 et de 10% à celui octroyé au Salon du livre indique un changement de priorités dans les politiques gouvernementales. La diminution du crédit d'impôt aux éditeurs, la baisse des budgets d'acquisition et de fonctionnement dans les bibliothèques publiques et à la GB, alors qu’en 2002, un rapport du gouvernement de Bernard Landry constatait encore que sur les neuf provinces, «le Québec arrive au sixième rang en ce qui concerne les dépenses totales en matière de bibliothèques publiques, au dessous de la moyenne canadienne, et il se classe au neuvième rang ne regard du nombre de livres par habitant» sont d’autres exemples de l’absence de volonté politique à promouvoir la politique du livre et de la lecture. La mise au rancart par le Parti libéral élu en avril 2003 de ne pas donner suite à la promesse du gouvernement péquiste d'investir 70 millions dans le réseau des bibliothèques scolaires sur une période de cinq ans alors qu'un rapport confidentiel du Ministère de l'Éducation en mars 2002 «traçait un portrait catastrophique des bibliothèques scolaires malgré les sommes investies depuis 1998» allait dans le même sens.

La compression des 90 millions sur le budget des commissions scolaires ont porté un nouveau coup dur aux bibliothèques scolaires même si à l'hiver 2005, le ministère de l'Éducation annonce l'octroi de 60 millions de dollars sur 3 ans pour regarnir les bibliothèques scolaires (en fait il s'agit d'un ajout de 40 millions puisque 20 millions ont déjà été prévus à cette fin dans l'enveloppe destinée aux Commissions scolaires). Pour reprendre les deux auteurs, c'est « un euphémisme de dire que depuis 2003, les vues du gouvernement libéral ne sont pas claires dans ces secteurs»

Une politique de la lecture et du livre axée sur la réalisation d'un dessein populaire.

Ce qui est clair cependant pour tous les observateurs de la scène culturelle au Québec, c'est que la Politique du livre et de la lecture a un rôle-clé à jouer dans le dessein politique du Québec. Et c'est pourquoi, malgré tout, selon Éric Leroux et Marcel Lajeunesse, dans l'ensemble, le bilan est positif. Au fil des ans, suite aux réactions suscitées par les coupures et les réductions dans le budget destiné à la lecture et au livre, le gouvernement libéral a dû réinvestir dans la tenue des salons du livre, les librairies agréées ont revu les subventions promises pour l’informatisation de leurs services, les bibliothèques scolaires ont eu droit à certaines compensations. Au delà des réalisations et des initiatives parfois réussies, parfois avortées, les mesures contenues dans cette Politique de la lecture et du livre sont les instruments pour bâtir l'avenir de la société. Toute innovation et initiative visant à rendre la population mieux informée et mieux outillée a des impacts profonds sur l'ensemble des secteurs. L'implication forte et soutenue de l'État québécois est essentielle car il s'agit, ici, ni plus ni moins que le prix à payer pour assurer la spécificité culturelle du Québec, sa survie et son développement.

Encyclopédie de l'informatique et des sytèmes d'information / ouvrage coordonné par Jacky Akoka et Isabelle Comyn-Wattiau. Paris : Vuibert, c2006.xxxv, 1941 p. : ill. ISBN 9782711748464. QA 76.15 E548 2006

Les auteurs de cette première encyclopédie de langue française ont voulu couvrir l'ensemble des aspects du domaine de l'informatique et des systèmes d'information depuis l'architecture des machines et des réseaux, les théories des bases de données, l'algorithmique jusqu'aux champs thématiques d'aujourd'hui dont les réseaux intelligents, les Web sémantique, cryptographie, composants logiciels, management des connaissances, télétravail etc... Un groupe de 200 experts présentent leurs réflexions l'impact des outils et les solutions en regard des problèmes informatiques rencontrés. Les articles sont regroupés dans deux parties, la première couvrant la dimension technologique des systèmes d'information avec la présentation des réseaux et des télécommunications , des architectures et des sytèmes, de l' algorithmique et de la programmation tandis que la deuxième s'intéresse à la dimension organisationnelle des systèmes d'information. Des nombreux sujets transversaux, comme les questions sur la sécurité, l'éthique, les coûts, les dimensions humaines et les impacts sur le fonctionnement de l'entreprise sont aussi abordés. Recommandé aux gestionnaires, aux professeurs et chercheurs, aux informaticiens, aux créateurs et responsables de sites WEB et à tous ceux pour qui veulent approfondir et mettre à jour leur connaissance des éléments techniques de la gestion de l'information autant que des concepts managériaux des systèmes d'information.

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